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Ugochukwu, Françoise
(2013).
DOI: https://doi.org/10.7202/1026334ar
Abstract
La préface d’Omenuko, premier roman écrit en igbo, publié en 1933 mais situé dans les premières années du 20e siècle, invite le lecteur à considérer ce texte comme une réflexion sur la migration à partir d’un récit d’errance à l’intérieur même du pays igbo. Le héros, Omenuko, grand commerçant qui donne son nom au roman, perd tous ses biens sur la route d’un marché éloigné, par suite de l’écroulement d’un pont, et, pour renflouer sa bourse, vend la plupart de ses apprentis comme esclaves. Il refuse ensuite d’accepter la responsabilité de ce crime et entraîne sa parenté dans sa fuite. Il va tenter de refaire sa vie ici et là dans la région, mais s’il s’enrichit et acquiert une réputation de sagesse, il ne parvient jamais à se faire vraiment accepter. Malheureux et rongé par le remords, il finit par négocier son retour au village ancestral. Ce retour achève de boucler le cercle et lui permet de retrouver enfin la paix – comme le dit l’auteur dans la préface du livre, rien ne vaut la patrie. Les déplacements successifs du héros et de sa famille, commentés par l’auteur, placent la migration sous le microscope – ses motifs, ses aléas, son impact sur la vie familiale et professionnelle des migrants. Le récit de Nwana explore en particulier les relations entre le migrant et ses environnements successifs et son évolution personnelle au fil des années, et peut être considéré comme l’un des romans fondateurs de la migration intra-africaine.