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Ugochukwu, Francoise
(2011).
URL: http://clo.revues.org/1248
Abstract
L’adresse indirecte, pratiquée dans l’espace commun et manifestée dans l’imbrication du nom, du proverbe et du conte, est au coeur de la communication en pays igbo. Elle est directement liée à l’extrême décentralisation du pouvoir et à son corollaire : le droit de chacun à la parole au sein de groupes sociaux fonctionnant côte à côte de façon autonome tout en comptant les uns sur les autres et en constante communication. Elle se manifeste aussi bien par les stratégies de parole que par l’utilisation régulière d’intermédiaires faisant la navette d’un groupe à l’autre et d’une personne à l’autre, ces deux comportements visant à assurer la communication tout en minimisant ses risques potentiels, dans le respect des uns et des autres. Les genres oraux igbo illustrent cette préférence pour l’adresse indirecte : le nom personnel, le proverbe, le conte et la musique (instrumentale ou vocale) servent les circonvolutions de la communication au sein de la communauté, mais éclairent également la façon dont l’adresse indirecte codifie la relation entre êtres humains et esprits.
Indirect speech, practiced in the communal space and manifested in the articulation of personal names, proverbs and storytelling, is at the heart of interpersonal communication in Igboland. It is closely linked to an extreme power decentralisation and its corollary: the right of everyone to speak in social groups running side by side independently from each other and in constant communication. It is both reflected by communicative strategies and by regular use of intermediaries shuttling from one group to another and from one person to another – with these two behaviours ensuring successful communication while minimising the potential risk of conflicts. Igbo oral genres illustrate this preference for indirect address: personal names, proverbs, storytelling and music (instrumental or vocal) fit the complexities of communication within the community, while highlighting the way indirect address codifies the relationship between humans and spirits.