L’arbre de ma mère – les pouvoirs du longhi rouge (pays igbo, Nigeria)

Ugochukwu, Francoise (2011). L’arbre de ma mère – les pouvoirs du longhi rouge (pays igbo, Nigeria). Revue des Arts de l’Oralité(3) pp. 59–61.

Abstract

In Igboland, daily life revolves around trees, which also feature prominently in folktales as one of the two passages between the world of humans and the world of spirits. The type of folktale considered here forms part of the Cinderella cycle and presents an orphan whose song provokes the magic growth of a fruit tree. In this type of narrative, the initial maltreatment is usually followed by the orphan’s revenge brought about by the deceased mother’s intervention via a tree. The particular folktale under scrutiny, recorded in 1986, follows the same schema: a young girl loses her mother, her father marries again and she soon suffers maltreatment at the hands of her step-mother. Her situation will eventually change for the better through her dead mother’s intervention, via an udara apple-tree (Chrysophyllum africanum). The choice of the tree at the centre of the narrative reveals this folktale as an allegory of Igbo tradition and the bond existing between the community and their ancestors.

En pays igbo, l’arbre, partout présent, est au centre de la vie quotidienne. Il est aussi très présent dans les contes où il sert, avec l’eau, de frontière entre le monde des humains et celui des esprits. Le conte étudié ici est à rattacher au cycle de Cendrillon et au conte-type qui met en scène un(e) orphelin(e) et un arbre fruitier qui grandit de façon magique sous l’effet d’une chanson. Ce récit, dont il existe de nombreuses variantes, comporte d’ordinaire deux moments : la maltraitance de l’orphelin(e) y est suivie d’un retournement de situation qui voit son triomphe. A la charnière entre les deux moments, l’intervention de la mère morte par l’intermédiaire d’un arbre permet le renversement des rôles et met fin à la maltraitance de départ. Le conte recueilli en 1986 et examiné ici suit ce schéma : on y rencontre une fillette dont la mère est décédée très tôt et dont le père s’est remarié. Devenue le souffre-douleur de sa belle-mère qui la traite en esclave, elle verra finalement sa situation transformée grâce à l’intervention de sa mère décédée par l’intermédiaire d’un ‘pommier’ udara (Chrysophyllum africanum ou longhi rouge). Le conte se singularise cependant par son enracinement dans la tradition, manifesté par l’élément central du récit et par le choix de l’arbre. Le conte, dominé par le pommier-longhi rouge, est une allégorie de la croyance traditionnelle igbo et du lien qu’elle établit entre les esprits des ancêtres et la communauté.

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